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dimanche 15 mars 2015

Sur le fil

Après un mois d'hospitalisation, je n'avais pas envisagé les nuits. Ah ah ah j'aurais dû ...
Un bébé boit toutes les 3 heures. Un bébé qui en plus nait avec un retard de croissance doit vraiment boire toutes les 3 heures et ne pas sauter de repas. Quitte à le réveiller.
Nous ne connaissions pas ce qu'était LA fatigue ! la vraie fatigue.
L'infirmière qui s'occupait de mon fils nous avait préparé à sa sortie, nous apprenant les gestes de premier secours, les soins du quotidien et nous prévenant des risques du bébé secouer.
Je me disais que seules les mauvaises mamans pouvaient faire cela. C'est là qu'elle nous a dit de nous détromper, qu'un enfant secouer était souvent dû à une extrême fatigue des parents qui le faisaient sans s'en rendre compte.
Les autres mamans que je côtoyais, nous disaient que leurs enfants avaient fait leurs nuits à la sortie de la maternité ou quelques semaines après.
Mon fils a attendu ses 10 mois.
Dix mois sans vraie nuit, a devoir se lever pour donner un biberon, La nuit devenait presque une angoisse tellement la fatigue était présente au quotidien.
Nous avons eu la période colique qui a duré 3 mois.
La période "angoisses" après sa seconde opération où mon fils était tellement angoissé qu'il se réveillait toutes les 30 minutes de chaque nuit. Cela a duré quelques jours car le cardio-pédiatre lui avait prescrit un décontractant puissant pour l'apaiser.
Puis la période "peur du lit", il dormait dans mes bras,mais dès que je le posais il se mettait à pleurer sans s'arrêter. Je mettais une bouillotte sur sa tête de lit comme ça il ne faisait pas la différence entre la chaleur de mon bras et celle de son lit.
Nous avons eu également les "caprices", nous l'avons laissé pleuré 5 minutes, puis 10 minutes, puis 15 minutes sans réel succès.


Une fois excédée et fatiguée, après des heures d'acharnement pour le faire dormir, je me suis vue le prendre sèchement, j'ai eu peur de dépasser les limites, celles dont m'avaient parlées l'infirmière. Je suis sortie de sa chambre en pleure, j'ai soufflé quelques minutes et je suis repartie le bercer.
Je me suis dis qu'effectivement, cela aurait pu m'arriver à moi. Pourtant je ne suis pas une mauvaise maman et j'aimais mon bébé. Il faut réellement prendre du recul et savoir s'isoler quand on est une jeune maman au bord de la rupture. Souffler un coup et revenir de façon plus zen auprès de son enfant pour éviter tout accident.

Les coliques

Quand on devient maman, on ne sait pas à quoi s'attendre. On avait entendu parler des coliques mais ça restait très abstrait.
Au bout de quelques jours à la maison, nous avons compris ...
Des hurlements pendant des heures sans pouvoir le calmer, des spasmes. Nous avons tout tenté : plantes, massages du ventre, bouillotte, lait anti-colique, biberon et tétine anti-colique.
On nous a expliqué que les coliques étaient dû au fait que le système digestif des bébés n'est pas mature.
Les coliques sont soulagées avec un bon biberon, mais la digestion du biberon redonne les coliques. C'est un cercle vicieux. Une horreur pour les parents de voir leur bébé souffrir autant sans possibilité de le soulager.
Seul le temps en vient à bout, des fois quelques semaines, souvent quelques mois.
Mon fils a eu des coliques jusqu'à 4 mois.

dimanche 8 mars 2015

A côté l'exorciste est un dessin animé ...

Tous les parents qui ont déjà un enfant connaissent ce dont je vais parler ... mais vous, parents en devenir, je vais vous révéler un secret bien gardé ...
Un bébé quand ça vomi, ça peut faire très peur.
Attention je ne parle pas de la petite régurgitation d'après repas. Ce petit filet de lait qui coule de sa joue. Non ! Je parle du vrai vomi.
Je venais d'allonger mon fils après son biberon de la nuit. J'allais repartir quand je jette un dernier coup d'œil. Et là, je vois l'exorciste ... un jet de lait qui sort du lit, un arc de cercle de vomi presque aussi haut que le haut du lit à barreaux. Plusieurs jets d'affilés ...
Je n'avais jamais vu ça. J'ai appelé paniquée, mon mari qui ne me croyait pas et qui ne pouvait que simplement constater l'étendu des dégâts. Lit à nettoyer, bébé à changer ...
Pour être honnête, ne trouvant pas ça normal et n'ayant personne pour me conseiller ou me rassurer en pleine nuit, nous sommes allés aux urgences !
On m'a alors expliqué et un peu ri au nez je dois l'avouer, que les bébés vomissaient souvent effectivement par jets ...
Maintenant vous saurez ;-)



La photo du bonheur

Vous connaissez "pas de bras, pas de chocolat"?
Car moi je dirais aussi "pas de bébé, pas de photographe" !!!
Vous savez ces photos hors de prix de ces bébés dans la même position dont les parents raffolent ?
La première séance photos de ces petits êtres si précieux.
Quand l'enfant n'est pas dans la chambre de la maman, la question ne se pose même pas ... aucune photo à mettre dans un cadre ou à envoyer à papy et mamie.


J'étais dans ma chambre, seule, quand j'ai entendu quelqu'un ouvrir la porte et la refermer aussitôt. Suivi d'une voix de femme qui disait "il n'y a pas de bébé dans cette chambre".
Je me sentais comme une paria. Une maman seule, au fond du couloir, sans visite, sans bébé, sans photographe.


Mes amis vous le diront, je me suis bien rattrapée après notre sortie.
Mon fils sortant de l'hôpital à un mois de vie, je l'ai amené chez une photographe professionnelle. Photos dans une valise, un hamac, sur un petit lit miniature, ...
Je l'ai déguisé aussi en petit poisson (comme c'est son signe astrologique), en petit escargot.
Je dois avoir des milliers de photos de mon fils.
Je me suis même achetée un mini studio amateur avec des fonds colorés et je l'ai souvent mis en scène, à noël, à halloween, en automne, à la st valentin.


Ce manque de photo à la maternité, je l'ai comblé mille fois. Me trouvant, par la même, une passion : prendre en photo mon enfant. Ce petit être si parfait à mes yeux amoureux de maman.





Ames sensibles s'abstenir ..

Si vous êtes sensible, empathique comme je l'étais, l'hospitalisation de votre enfant vous rendra soit plus fort ou vous détruira. Les mots sont forts mais ils sont justes.
On est suivi par une psychologue, prenant en charge les jeunes parents d'enfants hospitalisés. On parle de nos angoisses, de l'avenir ... Cela nous apaise en partie et permet au père et à la mère d'évacuer ce stress permanent ...
Oui mais voilà, sortie de ce petit bureau, de cette bulle protectrice et rassurante qu'est le cabinet du psychologue, vous vous retrouvez entouré de parents aussi paniqués que vous avec des enfants dans des états parfois critiques.
Le petit bébé qui partageait la chambre de mon fils, pesait 600g, faisait arrêt cardiaque sur arrêt cardiaque. Comment réagir fasse à la détresse de sa maman ?
Quand on voit des bébés sous bulle, des bébés intubés, des bébés avec de fortes malformations mettant leurs vies en danger ... comment ne pas être touché ? Comme avoir ce recul ?
On vient chaque jour, on passe des heures auprès de ces bébés et de ces familles ... on s'inquiète pour notre enfant mais aussi pour les leurs.
Chaque mauvaise nouvelle se répercute sur notre moral et on craint d'autant plus pour la santé de notre bébé. On se dit, sera-t-il le prochain à avoir une complication quelconque ?
On culpabilise même lors de notre sortie définitive, en voyant d'autres enfants, d'autres parents, attendant ce jour avec impatience. On ose à peine le dire et sourire.
Pour finir sur une note positive, assez nuancée malgré tout, ces épreuves m'ont rendues plus forte, moins sensible au petit bobo de la vie courante.
Mon mari a lui subit le contrecoup quelques mois plus tard avec cette peur irrationnelle que cela recommence ...

Je m'en veux encore ...

Il y a des moments sereins, des moments câlins, nous les attendons chaque jour avec impatience. Quand l'infirmière nous propose un câlin avec son enfant.
Une fois sortie de sa couveuse, une plus grande liberté s'offrait à moi. Je ne laissais pas ma part de câlin, surtout que mon homme avait dû repartir travailler dans notre province, loin de nous.
Mon bébé avait autant besoin de réconfort que moi.
Une matinée après la tétée, je décide de garder mon fils dans mes bras. Il dormait paisiblement, rassasié.
Deux infirmières arrivent et souhaitaient lui reposer une perfusion sur la main. L'ancienne étant obstruée.
Elle me demande si elles peuvent agir pendant que mon fils était sur moi. Comme cela je le tenais et elles pouvaient le piquer.
J'accepte. Je met le masque et je tiens bien mon bébé du mieux que je peux. Elles commencent à chercher une veine. Mission difficile quand un bébé a été perfusé de multiples fois, aucune veine n'était bonne. Elles se décident donc pour une, prennent la main de mon fils et commencent à piquer ... Elle essaie de poser la perfusion mais se rendent compte très vite qu'elles ne sont pas du tout dans la veine. Elles recommencent et recommencent.
Mon fils hurlaient. Le sucre n'avait plus aucun effet.
Je le tenais fermement et je fermais les yeux, essayant de ne plus écouter ces hurlements ...
C'était notre moment. Notre câlin rien qu'à nous.
Elles ont continués 25 minutes comme cela, à piquer les mains de mon fils. Je voyais l'aiguille se balader sur sa peau ... j'avais le cœur brisé. Je pleurais sous mon masque, je suffoquais.
Après de multiples tentatives, elles ont décidé de raser une partie de son crâne et de le perfuser sur la tête.
Il faut savoir que pour un tout petit, il est beaucoup plus simple de le perfuser sur sa tête mais que le personnel médical ne le fait quasiment jamais pour ne pas choquer les parents.
J'aurais dû avoir le courage de dire stop. De leur arracher mon bébé ... 25 minutes de tortures.
Mon fils avait 3 semaines, il a 2 ans maintenant, il ne supporte toujours pas d'être maintenu, ausculté, ou manipulé. Je pense que son séjour à l'hôpital restera à jamais en lui. Si petit était-il au moment de son hospitalisation.
Pourquoi je n'ai pas eu le courage de stopper tout cela. Mon rôle était de le protéger de cette douleur et j'ai laissé faire ...
C'est mon souvenir le plus douloureux encore aujourd'hui. Ce sentiment d'impuissance que j'ai eu ce jour là...
Elles soignaient mon fils chaque jour depuis sa naissance, je n'étais que la maman ...
Je pensais à tord que je n'avais pas mon mot à dire. Tout depuis sa naissance était tellement protocolaire. Du changement de couches avec les gants en plastique aux câlins programmés ...
Ce sentiment de culpabilité je le trainerais comme un fardeau toute ma vie ...

Quand le transport devient une épreuve.

Chaque jour pour aller voir mon fils je devais :
- Aller à la gare (à pied ou en voiture), 1km environ
- Prendre le RER puis le métro
et refaire un peu de marche afin d'arriver à l'hôpital.
1h de trajet ! 1h de galère.


Oui mais voilà, une césarienne ce n'est pas une petite griffure de chat. Il fallait rentrer dans des trains bondés, avec aucune possibilité de s'asseoir, et patienter sagement d'être à destination pour pouvoir marcher plié en deux dans les couloirs du métro.
Autant vous dire que je connaissais chaque publicité de chaque couloir de métro tellement mes pas étant lent au début, j'avais le temps le paysage.
Mais comme on dit, nos enfants nous donnent des ailes. Et c'est bien vrai. Au bout de 2 semaines je courrais comme un lapin dans le métro parisien.

Qu'est-ce que la normalité?

C'est une bonne question.
Une maman lambda accouche, passe quelques jours plein de visites agréables à la maternité. Reçoit cadeaux, fleurs et félicitations à la pelle, et rentre chez elle, son beau bébé collé contre sa poitrine et commence une nouvelle vie.
Pour une maman ayant un bébé hospitalisé, un bébé qui n'est pas dans la même chambre qu'elle, ce qui était mon cas. Quel est son quotidien ? Comment se passe cette semaine post naissance ?
On ose à peine annoncer la naissance à son entourage. On reçoit quelques rares visites avec aucun bébé à présenter. Juste quelques photos sur un portable d'un bébé en couveuse, intubé... Nous voyons les regards bienveillants mais compatissants. A chaque cadeau nous nous demandons si notre bébé pourra un jour en profiter.
Au bout d'une semaine nous devons rentrer chez nous et partir vivre loin de notre enfant. Alors un sentiment de culpabilité commence à naître ...
Les journées sont rythmées par les heures de visites et les heures de soins.
En réanimation après son opération, nous ne pouvions aller voir notre fils que l'après-midi, les visites commençant qu'à 14h.
Aux soins intensifs, nous pouvions y rester la journée.
Nous avions des rituels, nous appelions le soir vers 23h pour savoir si la soirée c'était bien passée pour notre loulou, puis à 6h du matin pour savoir si la nuit avait été bonne.
Pour nous pendant un mois, ce fut notre normalité. Nous n'avions rien connu d'autre auparavant ...

vendredi 6 mars 2015

Ses deux opérations du coeur

Je préfère vous le dire de suite et passer ces évènements douloureux.
Sa première opération a eu lieu à une semaine de vie, il pesait seulement 1kg700  ... le chirurgien avait été défaitiste et l'anesthésiste ... que dire ... elle nous avait dit qu'elle agirait à l'aveugle en gros ...
Ils savaient opérer mais pour un si petit bébé, les risques étaient grands, les suites opératoires difficiles. Risques pour les poumons, le cerveau ... On nous avait préparé au pire ...
Notre au revoir sonnait comme un adieu ... mon cœur à moi s'est arrêté pendant 6h. Je suis rentrée, je me suis allongée et j'ai dormi .. je n'avais plus la force ...
Mais 6h après, nous avons appelé l'hôpital et l'opération s'était bien passée, nous pouvions venir le voir 15 min afin d'avoir le compte rendu.
Il était intubé, perfusé, drainé, sondé et j'en passe. Ayant aussi la jaunisse il était sous lumière bleue.
Sa cicatrice était caché par un énorme pansement.
Nous deviens attendre 48 à 72h pour être surs qu'il serait hors de danger.
Comment vivre quand son enfant est inerte, sous l'effet de l'anesthésie générale pendant plusieurs jours. Chaque moment n'était qu'une douleur lancinante dans ma poitrine.
Quelque part je n'avais connu que ça . Je ne connaissais pas l'insouciance et la joie de la maternité.
Tout a été pour le mieux. Mon fils, mon héros, ce petit battant s'en est sorti comme un chef.

Il a dû subir une deuxième opération à cœur ouvert à 4 mois de vie. Nous l'avions à la maison depuis 3 mois. Nous avions pris un rythme de vie. Je n'ai pas caché ma joie de l'avoir près de moi, lui donnant par la même, de mauvaises habitudes, siestes sur maman, câlins en permanence ... Il fallait rattraper ce temps perdu à jamais.
Vint le jour de la seconde opération. Idem 6h d'attente ... Cette fois-ci j'ai préféré rester sur place dans la salle des parents et attendre ... j'ai pleurer quasiment 6h. Je pensais perdre ce nouveau bonheur.. Les médecins étaient confiants cette fois ci mais comment l'être à 100% ?
J'ai eu raison de croire en la médecine ... après 6 longues heures mon bébé était réparé ... Nous avons passé le 72h suivantes plus sereinement que la première fois et il est ressorti une semaine après.


Au bout de quelques mois sa cicatrice est devenue blanche, elle ne se voit quasiment plus aujourd'hui.


Il devra se faire réopérer dans quelques années, je pense que nous nous y habituerons jamais .. ça reste notre bébé. Nous ne vivrons jamais totalement insouciamment  ...

De bonnes laitières

Je n'ai jamais voulu allaiter mon enfant. Je n'en avais pas envie pour diverses raisons (peur, égoïsme ...)
Mais tout a changé quand il est né, c'est devenu une évidence. Je ne pouvais pas l'avoir avec moi mais je le voulais pour des raisons pas forcément nobles je dois bien l'avouer. J'avais beaucoup de culpabilité quant à sa malformation, je me sentais fautive. J'ai donc décidé de l'allaiter.
Oui mais en couveuse un enfant si petit, ne prend pas le sein tout de suite. Surtout qu'il a subi à 1 semaine une opération à cœur ouvert. Il était nourri par sonde.
J'ai donc tiré mon lait. Loué une machine tire-lait et commencé doucement afin de récolter le colostrum ... 15 min chaque sein pour 2 gouttes de ce liquide censé être le meilleur pour son enfant.
Après le lait est venu doucement mais sûrement.
Cependant je passais beaucoup de temps dans le service de réanimation puis des soins intensifs et je ne pouvais pas rentrer chez moi pour tirer mon lait plusieurs fois par jour.
Je ne le savais pas mais il existe une salle spéciale pour cela.
La première fois, une infirmière m'y accompagne pour m'expliquer le protocole d'hygiène. Elle ouvre la porte et là je vois 4 machines, 4 fauteuils et aucune intimité.
J'avais l'impression d'être dans un élevage de jeunes mamans avec traite à la chaîne ..
Il y avait les mamans pudiques comme moi qui passaient les embouts sous leurs vêtements et s'activaient en tout discrétion et les mamans impudiques les tétons à l'air (des tétons énormes soit dit en passant) tirant des litres de lait ...
Au début j'étais gênée, mal à l'aise et je n'affectionnais pas cet endroit froid, aseptisé.
Finalement quand un soin invasif était fait à mon bébé, je partais dans ce lieu serein afin d'évacuer tout ce stress et je retrouvais d'autres mamans qui elles aussi prenaient ce moment pour elles et parlaient des problèmes de santé de leurs enfants.
C'est devenu un lieu d'échange et de rencontre. Je m'y suis fait deux Amies.

Dépossession de mon rôle de maman

Je rentre dans cette pièce, je vois le prénom de mon enfant sur la petite couveuse et plein de machines branchées dessus.
Je regarde par la petite vitre et découvre un petit bouchon, un tout petit bouchon.
Ah, je ne vous l'avais pas dit mais mon fils est né à 1kg980 pour environ 43 cm.
L'infirmière chargée de s'en occuper me dit que je peux ouvrir la petite fenêtre et le toucher, le caresser. Mes gestes sont gauches, je n'ose pas vraiment.
Et ses satanés machines qui bipaient sans arrêt ...
Mon fils est resté un mois à l'hôpital en tout et pour tout.
Pendant toutes ces semaines j'ai eu le droit à quelques peau à peau (rares moments où je pouvais avoir mon fils dans mes bras), on nous a appris à changer ses couches dans sa couveuse, et autres petits soins. Je devais demander l'autorisation avant chaque soin. Suivre les heures de soin et rendre des comptes.
Il est sorti de sa petite couveuse à 3 semaines. C'est à ce moment là que j'ai commencé à prendre quelques initiatives, à le prendre dans mes bras sans demander l'autorisation.
J'ai dû peu à peu apprendre mon rôle de maman. Des gestes si anodins pour toutes les mamans du monde, qui, pour des mamans de bébés hospitalisés, ne se font pas naturellement.
Nous aimons nos bébés, plus que tout d'ailleurs, mais il y a un apprentissage plus long et fastidieux. Nous devons reprendre confiance en soi et apprendre à vivre sans les bips si effrayants et rassurants de ces machines, sans infirmière pour nous seconder dans le quotidien et surtout vivre tout simplement 24/24h avec notre bébé.
Ce bébé qui lui a vécu son premier mois dans un service bruyant, empli de lumière et qui était bercé et chouchouté par tout le personnel médical quand ses parents rentraient chez eux.
Nous devons apprendre à connaître ce bébé au quotidien ...

Un trésor bien caché

Quand son enfant est en réanimation sous surveillance, c'est tout un protocole pour être près de lui.
Je pense que les coffres de la banque de France sont moins protégés !
Le lendemain midi je me sens la force de monter, en chaise roulante bien sûr, n'oublions pas que la veille au soir j'avais subi une césarienne.
J'arrive au bout du couloir et je me retrouve devant une porte avec un interphone. Je sonne, j'attend .. et une voix de femme me demande qui je suis venue voir.
Je me présente et dit que je viens voir mon fils pour la première fois. Elle nous dit de rentrer, de passer dans le sas et de nous laver les mains avec du savon et gel hydro-alcoolique, de mettre des sur-chaussures et une blouse bleus.
Nous sortons de cette petite salle étriquée et nous rentrons dans le cœur du service. Plein de portes colorées, au couleurs gaies. Derrière une porte coulissante se trouve mon bébé, dans sa petite couveuse.
Je suis nerveuse de le voir, la peur avait fait place à la joie. J'allais rencontrer mon bébé. Ce petit inconnu qui m'avait été arraché la veille au soir après 8 mois de cohabitation plein de tendresse.

jeudi 5 mars 2015

Pipi ou pas pipi !!!

Vous saviez qu'après une péridurale, on perd momentanément le contrôle de sa vessie ?
A 6h du matin, une infirmière vient me réveiller et me demande de me lever (dur quand on a subit une césarienne la veille à 23h44), j'ai mis un temps fou à sortir du lit.
Pis je demande à aller aux toilettes ... mais là, impossible pour moi de faire pipi ...
Je demande à l'infirmière qui me dit de réessayer plus tard.
N'y arrivant toujours pas, j'appelle le personnel en pleure. La veille, être sondée sous péridurale ne me gênait pas mais là c'était une autre histoire.
Vous avez déjà vu une sonde ? Un long tuyau tout fin inséré dans un endroit aussi gros qu'une tête d'épingle ... Je n'en menais pas large !
Finalement je n'ai absolument rien senti mais mon histoire de pipi n'était pas terminé.
Je devais y arriver seule car l'infirmière avait bien voulu me dépanner une fois, mais pas deux !
Elle m'a donc conseillé d'y aller, de ne penser à rien ou de lire, de faire couler le robinet à côté de moi et de mettre les pieds dans une bassine d'eau ...
J'obtempère et ma bassine d'eau était en réalité un urinoir à lit ...
Au bout d'une demie journée j'ai retrouvé le contrôle de ma vessie.
J'ai mis un bon mois avant de ne plus forcer pendant la miction.

Le jour où je devins maman

On est venu me chercher à 7h du matin pour me monter en salle de travail.
Moniteur sur le ventre, allongée, mon mari à mes côtés.
On m'installe cette satané perfusion au poignée.
Et on me met une sorte de cachet dans le vagin afin de commencer le travail ... et là je dois attendre, attendre, attendre ...
On m'ausculte, le travail se fait doucement.
Deux ou trois heures plus tard, l'infirmière revient et me remet un cachet !
Je dois encore attendre ... à jeun bien sûr ...
Le temps passe relativement vite.
Vers midi l'infirmière, voyant que le travail se faisait lentement, me propose de redescendre et d'aller manger mon petit déjeuner. Ce que je fais avec grand plaisir.
Je devais remonter 1h plus tard environ.
Oh joie, Oh bonheur, on me met à disposition une grande baignoire. Je demande à mon mari de descendre les volets car en face de cette baignoire une immense baie vitrée ... Je me déshabille et je prend un bon bain bien chaud. Il paraît que ça favorise le travail.
Après quelques heures, l'infirmière me redonne la permission de retourner dans ma chambre afin de me reposer.
Je m'allonge et je m'endors ... mon mari aussi.
Je me réveille avec une très forte douleur dans le bas ventre. Je dirais que cette douleur ressemblait aux douleurs de règles, mais un peu plus intenses.
Je respire comme me l'avait appris la sage femme et je reste calme.
Mon mari se réveille et part appeler une infirmière. Me voyant respirer, souffler ... elle m'apporte une chaise roulante et je remonte en quatrième vitesse.
La sage-femme ne se donne pas la peine de m'ausculter, elle me propose la péridurale.
Tout c'est parfaitement bien passé, l'anesthésiste était formidable, une petite gêne mais aucune douleur.
Le temps que cela fasse effet et je me suis apaisée.
Mon mari regardait le moniteur en me disant quand avaient lieu les contractions que je ne sentais plus.
Et là, nous attendons de nouveau ...
Une sage-femme me rompt la poche des eaux et me sonde afin de me faire faire pipi.
Nous voyons le cœur de mon bébé ralentir, puis repartir, puis de nouveau ralentir.
Nous appelons le personnel soignant, qui se concerte ... ils décident de faire un gaz du sang à mon bébé. Cela consiste à lui piquer le haut du crâne qui était assez bien visible.
Au vu des résultats une décision s'impose : Je dois subir une césarienne.
Je ne peux pas vous dire ce que j'ai ressenti, la pression de toute cette journée, l'angoisse permanente pour mon enfant depuis des mois ... tout à coup j'ai suffoqué, l'air ne passait plus dans mes poumons. Mon mari a pris peur et, me voyant paniquer,  a demandé au personnel présent de m'aider ... Une personne est venue vers moi et m'a demandé de me calmer. D'essayer de respirer lentement et l'air est revenu.
Après tout a été très vite, j'ai été amené en salle d'opération, j'avais très soif et j'étais nauséeuse. Une infirmière m'a donné un liquide à boire pour ne pas vomir et on m'a humecté les lèvres avec un coton imbibé d'eau.
On m'a tendu les bras en croix  de chaque côté et endormi totalement le bas du corps.
L'obstétricien m'a demandé si je sentais quelque chose. Mon mari est arrivé à ce moment là. Au moment où mon fils est né.
Il était 23h44 et je suis devenue maman.
On m'a apporté mon bébé quelques secondes, j'ai pu lui faire un bisou sur le front et ils l'ont amené en salle d'examen suivi de près par mon mari.
Je suis restée une bonne heure dans la salle d'opération. Le temps de me recoudre etc Je vous passe la fouille au corps au sens littéral !
Suivi de la salle de réveil et du retour dans ma chambre ... seule !

Où accoucher ???

Déjà je dois vous dire que sa cardiopathie nécessitait une prise en charge dès la naissance.
Deux choix s'offraient à moi :
- Accoucher dans la clinique qui avait suivi toute ma grossesse. Voir mon bébé transféré dès sa naissance dans un autre hôpital. Et quelques jours plus tard il serait transférer sur Paris pour son intervention.
ou
- Accoucher directement à Paris, à Necker plus précisément, le seul hôpital à posséder dans le même immeuble la maternité et la cardio-pédiatrie.


Mon choix a été vite fait.
Notre cardio-pédiatre a fait transférer tout mon dossier sur Necker et nous avons fini le suivi là bas !
Suivi qui n'aura pas durer très longtemps. Mon bébé ne prenant plus de poids dans mon ventre, l'accouchement serait déclenché le 5 mars 2013.

mercredi 4 mars 2015

Amniocentèse ou comment devenir folle

Le jour de l'amniocentèse est arrivée. Bizarrement je n'avais pas peur de l'acte médical en lui même ! Il fallait le faire donc je l'ai fait ...
On me dit que cela durera moins de 5 minutes.
Je m'allonge sur leur table d'examen, ils prennent une échographie afin de savoir où piquer leur aiguille de 30 cm de long afin d'aller ponctionner un peu de liquide amniotique.
Le médecin pique l'aiguille dans mon ventre, le passage dans la poche procure une sensation vraiment désagréable, il n'y a pas de douleur mais c'est désagréable, je n'ai pas d'autres mots ...
Et là mon coquin de bébé essai d'attraper l'aiguille, il a dû se dire "tiens un jouet ... on s'ennui là dedans depuis 6 mois !!!"
Pour ne pas blesser mon fils, l'examen a duré 20 longues minutes ... Première grosse farce faite par mon fils.


Je ne vous cache pas que le pire reste à venir ... l'attente ...
Les résultats en règle général mettent 3 semaines à revenir. 3 semaines où l'on ne vit plus.
J'ai passé 3 semaines dans mon lit à pleurer.


N'en pouvant plus j'ai appelé le laboratoire à la date butoir et le laborantin m'a annoncé que tout allait bien.


Mon fils n'avait aucun problème génétique autre que sa malformation cardiaque et un léger retard de croissance.

Atrésie Pulmonaire à Septum Ouvert (APSO)

Après de longues et douloureuses échographies, mon ventre devenait bleu.
Le cardio-pédiatre nous apprend que l'artère pulmonaire de mon bébé n'était pas reliée à son cœur mais à son aorte et qu'il y avait un petit trou entre les deux ventricules du cœur.


Point positif : il avait une artère pulmonaire
Point négatif : une cardiopathie peut souvent être associée à d'autres malformations ou trisomie.
Il me demande donc d'une part de faire une amniocentèse et d'autre part de penser à l'avortement médicalement assisté.


On ne pense pas souvent à tout cela quand nous apprenons que nous allons devenir parent, on y pense jamais pour être honnête.
Je ne savais pas du tout en quoi cela pouvait consister ...
Je me suis donc renseignée sur internet et j'ai compris ... on tuait notre bébé via le cordon ombilical, notre bébé qu'on sentait bouger, vivre à l'intérieur de nous, que nous aimions ... et on devait l'accoucher mort né ..


Je vais être honnête avec vous, sinon à quoi sert un blog .. j'en ai voulu à mon bébé à ce moment là. Je lui en voulais d'avoir cette malformation qui allait peut être me priver de lui.
Ce sentiment je l'ai eu quelques minutes ... cela fait 2 ans et je m'en veux encore ... Comment une maman peut-elle en vouloir à son bébé ?

21 décembre 2012, jour de la fin de mon monde.

L'échographie nous révélant son sexe c'était plus ou moins bien passée.
Une seule chose n'avait pas pu être vu sur le moniteur, le cœur de mon bébé.
Petit coquin ou casse bonbon, je me le demande encore, il ne voulait pas se retourner. Chaque échographie pendant toute ma grossesse, il se mettait de dos.
Je devais donc y retourner un mois plus tard ... pourquoi s'inquiéter les cardiopathies représentent seulement 1% des naissances.
Au 6ème mois donc je retourne enthousiaste voir mon gynécologue qui me refait une échographie, son visage grimace, l'échographie dure longtemps .. Il semble perplexe. Il me demande de prendre rendez-vous avec un cardio pédiatre, il semble qu'il y ai quelque chose d'anormal mais n'étant pas spécialiste du cœur il préférait l'avis d'un cardiologue.
Quelques jours après j'ai enfin mon rendez-vous, nous étions le 21 décembre (je m'en souviendrais toute ma vie, cela devait être la fin du monde selon le calendrier mayas).
Mon fils étant toujours mal positionné, l'échographie dure 1h voir 1h30.
Impossible de voir son petit cœur correctement. Le couperet tombe ... On ne voit pas d'artère pulmonaire et sans artère pulmonaire mon bébé ne pourra pas vivre une fois né.
Il me donne rendez-vous le lendemain pour une autre échographie. Il me demande de beaucoup marcher pour faire bouger mon bébé afin de mieux voir son cœur.
J'ai pleuré toute la nuit ...

Petit garçon ou petite fille

Je me suis toujours imaginée maman ... d'une petite fille.
Peut être que les heures passées chez ma grand-mère à jouer à la poupée et celles jouer aux Barbies m'ont conditionnées à vouloir une petite fille.
Je me voyais déjà la pomponner, la coiffer, l'habiller de robe en dentelle rose ...
Comme toutes mamans connectées à la pointe de la technologie et des réseaux sociaux, j'avais lancé les pronostiques ... fille ou garçon ?! Les amis y sont allés de bon cœur.
Alors est venue l'échographie du 5ème mois, celle de tous les suspens.
Le gynécologue prend les mesures, la tête, les jambes, etc etc ... et nous demande si nous voulions savoir le sexe ...
Evidemment que je voulais, à la fin d'un contrôle à l'école je ne supportais déjà pas d'attendre 1 semaine pour en avoir le résultat alors 5 mois ...
Et là, le verdict tombe ... un petit garçon.
J'attendais un petit garçon ...
Un petit garçon ...
Oui oui j'ai mis un petit peu de temps à réaliser ... adieu petite fille de mes rêves.
Je n'y avais jamais vraiment pensé à vrai dire, j'étais heureuse bien évidement, mais un petit peu perdue ...
Arriverais-je à élever un petit garçon ? Question idiote car garçon ou fille, le premier enfant reste une énigme ... on apprend autant qu'on lui apprend ...
A la sortie de la maternité, je me suis dirigée dans un magasin de vêtements ... je voulais absolument acheter quelque chose pour mon petit garçon.
J'ai regardé l'immense rayon pour filles ou plutôt les 3 immenses rayons ... en leurs disant adieu et je me suis dirigée vers le seul rayon garçon ...
J'ai finalement opté pour une petite paire de baskets bleues et blanches et je suis rentrée chez moi.
Seule dans la voiture j'ai prononcé le prénom de mon bébé, finalement ce n'est pas un pauvre rayon dans un magasin qui gâcherait mon enthousiasme. J'allais devenir maman, d'un petit garçon ..

Aimer ce bébé invisible

J'étais persuadée que dès lors que je serais enceinte je ressentirais ce bébé dans mon ventre.
Comment ne pas avoir peur et être sereine quand finalement, pendant les 3 premiers mois, notre ventre ne s'arrondit pas et que nous n'avons aucune sensation particulière ?
Je n'ai pas été malade, je n'avais pas mal aux seins.
Je n'aurais pas été enceinte que cela aurait été pareil.
Pourtant je portais instinctivement ma main sur mon ventre, comme pour protéger cet être que je ne connaissais pas et qui ne c'était pas encore manifester à moi.
A partir de quel moment se sent-on vraiment maman ? A l'annonce de notre grossesse ? Au premier sursaut dans son ventre ? A la naissance de son enfant ?
A partir de la 3ème semaine de grossesse, quand j'ai s'eut que je serais maman, j'ai aimé ce bébé...

Mon foetus a tous les stades

L'avantage d'une PMA, oui il en faut au moins un !
C'est la surveillance accrue pendant notre grossesse. Nous voyons notre embryon à 2 semaines de grossesse, puis à 1 mois, 2 mois, 3 mois.
J'ai toute l'évolution embryonnaire en photo, mieux que dans les livres de biologie car il s'agit du mien.


Je dois vous avouer aussi que je suis une personne un petit peu angoissée de nature, pas toujours très optimiste quand il s'agit de moi ... alors en plus des échographies programmées, je suis allée une dizaine de fois aux urgences pendant les 3 mois premiers mois de grossesse. Ce qui m'a valu là aussi quelques clichés fort sympathiques de mon bébé.


J'ai eu la phase, bulle, un point dans l'utérus, nous aurions dit un tableau abstrait.
La phase bébé Alien, oui oui ! Avant d'être ce petit être rose et joufflu, notre fœtus ressemble à un petit mutant sans jambe.
La phase "esquisse de bébé", c'est entre l'alien et le bébé ! Une ENORMEEE tête et un tout petit corps ..
Arrive enfin l'échographie du troisième mois, mon bébé .. un petit être humain miniature, adorable, un peu chétif mais tellement mignon. Sauf si comme dans mon cas la photo ressemble à un bébé qui aurait collé sa joue comme l'objectif ...
A l'échographie du 5ème mois, celle où nous connaissons le sexe du bébé, on voit ce même bébé avec un peu plus de poids, et une expression que nous reconnaitrons à sa naissance...
Je garde cette échographie dans ma chambre actuellement et je reconnais mon petit cœur.

Mon utérus un lieu public !

Les joies de la PMA (Procréation Médicalement Assistée), notre utérus devient un lieu de passage.
Non non je ne fais pas l'apologie des 50 nuances de Greys, j'aurais préféré soit dit en passant ..
Mais les sondes de fécondation, les spéculums et autres appareils échographiques ..
Dans les films nous voyons toujours cette jolie jeune fille, allongée sur la table d'auscultation lors de sa première échographie, on lui met du gel sur le ventre et à l'image, oh joie, oh bonheur un bébé !
Ma première échographie je l'ai passé à trois semaines de grossesse ... j'arrive toute joyeuse dans le cabinet du gynécologue et il me demande de retirer mon bas.
Bon j'acquiesce et fais ce qu'il me demande, j'enlève mon pantalon, il veut peut être que je sois plus à l'aise, après tout c'est une grande première pour moi.
Il me demande ensuite d'enlever aussi ma culotte.  Alors là je reste perplexe ...
Après 6 années d'auscultations de mon vagin et de mon utérus, je pensais que je serais enfin tranquille pendant 9 mois.
Il m'explique que les premiers mois, l'échographie se fait de façon vaginal !
Ecartez les jambes et souriez !!!

Procréation médicalement assistée

Comme je vous disais dans l'article précédent, la vie n'est pas toujours aussi rose que nous l'espérions. Depuis petites nous avions tout planifié. Un beau mariage, de beaux enfants avant 30 ans, tout ça dans une perpétuelle bulle de douceur et d'Amour ...


Que faire quand au bout de plusieurs années, la vie ne nous offre pas ce cadeau ?


Nous commençons par des visites chez le gynécologue ... qui nous donne des traitements sous forme de pilules, puis ne marchant pas le traitement se transforme en piqûres ...


L'espoir ...


Nous passons des examens plus ou moins douloureux, radiographie de l'utérus, spermogramme pour le futur papa ... de multiples prise de sang .. je suis phobique, je pleurais toute la journée après chaque prise de sang .. un vrai bébé !


Ensuite nous sommes allés voir un obstétricien spécialisé dans l'infertilité ... des mois à attendre ...


La première étape est l'insémination.


Prise d'hormones chaque jour sous forme de piqûre ... le jour j, votre homme doit aller dans une salle donner sa semence ... le mien est ressortie au bout de 45 min ... comment prendre du plaisir et avoir joie dans le cœur dans une petite pièce sordide ?! Et 2h après, après le tri de la meilleure semence, on se retrouve les jambes écartés sur le fauteuil du gynécologue pour l'insémination !


J'ai eu le droit de jouer 5 fois à ce petit jeu là ! 5 mois d'espoir, 5 mois de désespoir ...


Pendant ce temps là, nous voyons nos amies nous annoncer leurs grossesses. Parfois voulue, parfois non ... et on s'enfonce de plus en plus dans le désespoir ... Chaque annonce est un coup de poignard, nous nous cachons pour pleurer alors que nous voyons les ventres s'arrondir et le nôtre rester invariablement plat (bon c'est une image car je n'ai jamais eu le ventre plat et les hormones, ne le cachons pas, font grossir !!!)


J'ai attendu 3 ans suite à toutes ces déceptions ... le temps de faire le deuil de ces échecs ... et je me suis lancée dans la Fécondation In Vitro !


On recommence les injections journalières, les prises de sang ... mais cette fois avant la mise en place de l'embryon, nous devons subir une anesthésie générale pour ponctionner nos ovules.


J'en avais 18 sur l'échographie, 8 ou 9 ont été prélevés, seulement 1 était viable !


A l'annonce de cette nouvelle, j'ai pleuré toute la matinée ... un seul ...


Après deux jours en laboratoire, mon petit embryon était prêt à être remis dans mon utérus.


J'arrive à l'hôpital, un vieux gynécologue tremblant me reçoit et me replace l'embryon, j'étais seule, mon mari travaillait. Je devais rester 10 min allongée dans un box. Beaucoup de femmes étaient là pour la même chose ... Je suis restée allongée 15 min pour être sûre mais j'ai senti un liquide s'échapper de moi .. je me suis mise à pleurer pensant que l'embryon avait dû aussi s'en échapper et je suis rentrée chez moi, pleurer dans mon lit ...


2 semaines après j'apprenais que j'étais enceinte !

Mensonges et contes de fées

Depuis que nous sommes petites, on nous bourre la tête d'histoire romantique avec le prince charmant, beau, musclé, courageux, dévoué à sa princesse ...
Nous, petites filles, idéalisons ce rapport amoureux, attendant et espérant que le prince débarque à l'école sur son cheval blanc ... on attend, on attend et nous ne voyons que des garçons boutonneux, à l'âge ingrat qui ne nous calculent même pas ..
Nous continuons de rêver en silence et un jour ... un homme, mieux que les autres se pointent et fait battre notre cœur ...
Il est loin du prince de notre enfance mais nous l'aimons.


Bien sûr dans les contes l'histoire se terminent avec la célèbre phrase : "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" ...


Ah ah ah


Nous oublions que nous sommes une génération avec cette phobie de l'engagement ... pour que notre homme se décide, il nous faut attendre des années avant d'avoir devant nous, un homme avec le genou à terre !


J'ai attendu 31 ans !


Et les enfants ... Ah Ah Ah ...


Dans les contes, un simple baiser sur la bouche et la princesse se retrouve enceinte et mère de 3 charmants enfants ...
Pour certaines les contes se révèlent vrais ... pour d'autres, comme moi, la réalité est légèrement différente.
Merci à la médecine de m'avoir aidé à devenir maman....

Présentation

J'écris ce site pour toutes ces mamans courageuses au quotidien, affrontant de petits comme de grands obstacles.
Je ne me suis jamais sentie courageuse, pour moi, le prince charmant affrontant le dragon est une personne courageuse. Le soldat protégeant son pays est une personne courageuse ... La fémen qui milite pour les droits des femmes est, elle aussi, une personne courageuse ...
Je ne suis rien de tout cela. Juste une maman,qui a dû surmonter beaucoup de difficultés ...
J'y reviendrais plus tard.
Ce statut de maman courage n'est pas de moi, on m'a souvent attribué ce qualificatif ... je l'accepte humblement tout en y croyant pas vraiment ..
Je ne suis pas écrivaine, je ne prétend pas l'être donc je vous prie d'excuser ma prose ... j'écrirais simplement avec le cœur et mon humour au bout des doigts.