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dimanche 8 mars 2015

Je m'en veux encore ...

Il y a des moments sereins, des moments câlins, nous les attendons chaque jour avec impatience. Quand l'infirmière nous propose un câlin avec son enfant.
Une fois sortie de sa couveuse, une plus grande liberté s'offrait à moi. Je ne laissais pas ma part de câlin, surtout que mon homme avait dû repartir travailler dans notre province, loin de nous.
Mon bébé avait autant besoin de réconfort que moi.
Une matinée après la tétée, je décide de garder mon fils dans mes bras. Il dormait paisiblement, rassasié.
Deux infirmières arrivent et souhaitaient lui reposer une perfusion sur la main. L'ancienne étant obstruée.
Elle me demande si elles peuvent agir pendant que mon fils était sur moi. Comme cela je le tenais et elles pouvaient le piquer.
J'accepte. Je met le masque et je tiens bien mon bébé du mieux que je peux. Elles commencent à chercher une veine. Mission difficile quand un bébé a été perfusé de multiples fois, aucune veine n'était bonne. Elles se décident donc pour une, prennent la main de mon fils et commencent à piquer ... Elle essaie de poser la perfusion mais se rendent compte très vite qu'elles ne sont pas du tout dans la veine. Elles recommencent et recommencent.
Mon fils hurlaient. Le sucre n'avait plus aucun effet.
Je le tenais fermement et je fermais les yeux, essayant de ne plus écouter ces hurlements ...
C'était notre moment. Notre câlin rien qu'à nous.
Elles ont continués 25 minutes comme cela, à piquer les mains de mon fils. Je voyais l'aiguille se balader sur sa peau ... j'avais le cœur brisé. Je pleurais sous mon masque, je suffoquais.
Après de multiples tentatives, elles ont décidé de raser une partie de son crâne et de le perfuser sur la tête.
Il faut savoir que pour un tout petit, il est beaucoup plus simple de le perfuser sur sa tête mais que le personnel médical ne le fait quasiment jamais pour ne pas choquer les parents.
J'aurais dû avoir le courage de dire stop. De leur arracher mon bébé ... 25 minutes de tortures.
Mon fils avait 3 semaines, il a 2 ans maintenant, il ne supporte toujours pas d'être maintenu, ausculté, ou manipulé. Je pense que son séjour à l'hôpital restera à jamais en lui. Si petit était-il au moment de son hospitalisation.
Pourquoi je n'ai pas eu le courage de stopper tout cela. Mon rôle était de le protéger de cette douleur et j'ai laissé faire ...
C'est mon souvenir le plus douloureux encore aujourd'hui. Ce sentiment d'impuissance que j'ai eu ce jour là...
Elles soignaient mon fils chaque jour depuis sa naissance, je n'étais que la maman ...
Je pensais à tord que je n'avais pas mon mot à dire. Tout depuis sa naissance était tellement protocolaire. Du changement de couches avec les gants en plastique aux câlins programmés ...
Ce sentiment de culpabilité je le trainerais comme un fardeau toute ma vie ...

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